La 2cv Citroën
La conception de la 2cv Citroën se fait à une époque où l’automobile est considérée avant tout comme un objet de loisir sportif (de luxe). Pierre Boulanger, le premier, a l’idée d’une petite voiture économique, utilitaire et populaire. C’est la contemplation d’un marché de Lempdes qui lui aurait inspiré l’idée d’un véhicule. Il l’exprime ainsi au directeur du bureau d’études de Citroën : « Faites étudier par vos services, une voiture pouvant transporter deux cultivateurs en sabots, cinquante kilos de pommes de terre ou un tonnelet, à une vitesse de 60 Km/h pour une consommation de 3 litres aux 100 ».
Il précise que la voiture devra pouvoir passer dans les plus mauvais chemins, qu’elle pourra être conduite par une conductrice débutante, que son prix devra être le tiers de celui de la traction 11CV, et que le point de vue esthétique est sans importance.
La conception de la 2cv Citroën
Le premier prototype de la T.P.V (très Petite Voiture), qui s’inspire de certaines techniques de l’aviation, sort en 1937. Pourtant, poids, matériaux, suspension, moteur, démarrage, éclairage, tout est un problème ! De nombreux prototypes voient le jour mort-nés. Puis, il devient nécessaire de préserver le secret. Michelin finit par trouver un parc clos de 800 hectares à la Fierté-Vidame(Eure-et-Loire). Pierre Boulanger y fait réaliser une piste. C’est là, à l’abri des murs, que se font les essais.
En mai 1938, Pierre Boulanger décide la fabrication d’une pré-série de 250 voitures. La première T .P.V sort de chaîne le 2 septembre 1939. Ce même jour, la seconde guerre mondiale est déclarée : tout est arrêté. Bientôt, c’est l’occupation. Durant toute la guerre, Pierre Boulanger refuse toute relation avec les allemands, mais s’inquiète que la T.P.V tombe dans leurs mains. En 1940, plusieurs missions d’ingénieurs d’outre-Rhin sont venues voir les chaînes de montage. Cela détermine Pierre boulanger à arrêter le programme de fabrication.
Le projet de la 2cv Citroën revient sur les rails
En 1941, il décide de remettre complètement le projet sur les rails. Il étudie la voiture pour abaisser le niveau de son prix de revient. Ici ou là, en cachette des Allemands, pendant 4 ans, on réalise des pièces et des essais de prototypes. Pas à pas, on avance, on invente de nouvelles solutions mécaniques, on trouve des compromis….
Reste l’épineux problème de la suspension… La résolution de ce problème ne se fera qu’en 1947, grâce aux « batteurs ».
En octobre 1948, Pierre Boulanger décide de présenter la T.P.V au salon de l’automobile. Le service commercial a suggéré de l’appeler la « 2CV Citroën ». Objet de curiosité, elle reçoit un accueil mitigé, certains parlent de la voiture « la plus moche du monde » ! Le prix indiqué est de 185 000 francs. A l’époque, la 4CV Renault vaut 240 500 francs.
Après cette présentation au public, Pierre Boulanger tient à vérifier l’accueil chez les concessionnaires : il en fait le tour. En définitive, la commercialisation de la voiture ne se fait qu’en septembre 1949, au prix de 228 000 francs.
C’est alors l’engouement rapide que connaît chacun. 876 voitures fabriquées en 1949, 6 000 en 1950, 36 000 en 1953, 53 000 en 1954, 135 000 en 1976…